Etre proche-aidant et salarié, un défi collectif

Publié le 28/08/2024

Absentéisme, désinvestissement au travail… Les préjugés découragent les salariés proches-aidants d'en parler en milieu professionnel. Pourtant, les entreprises informées peuvent trouver des solutions.

être aidant et salarié
être aidant et salarié

Aider un parent âgé ou un enfant ou conjoint gravement malade est une réalité pour 11 millions de Français. Depuis le premier plan gouvernemental « Aider les aidants » en 2020, la recherche progresse pour mieux les connaître et les accompagner, notamment dans les entreprises. Pour cela, il faut d'abord dissiper les idées reçues, selon Pierre Denis, responsable de l'Observatoire solidaire de La Mutuelle Générale sur les salariés-aidants, et Alain Villemeur, directeur scientifique de la chaire « Transition démographique, transition économique » à l'Université Paris-Dauphine.

Les salariés proches-aidants sont toujours absents : FAUX !

Un salarié proche-aidant est absent 16 jours en moyenne, selon le sociologue Serge Guérin. « C'est à peine plus qu'un congé paternité », souligne Pierre Denis.

Les salariés proches-aidants ne peuvent pas assumer des responsabilités : FAUX !

« Deux-tiers des proches-aidants en âge de travailler ont un emploi, à temps plein pour plus de 60 % d'entre eux. Certains assument des postes à responsabilités, et 8 % travaillent 42 heures ou plus », détaille Alain Villemeur, qui présentera en septembre une étude sur les proches-aidants salariés en France, en partenariat avec l'Observatoire solidaire de La Mutuelle Générale.

Les salariés proches-aidants sont toujours des femmes seniors : FAUX !

Selon la Drees en 2023, 12 % des 18-24 ans et 23,5 % des 60-64 ans sont proches-aidants. « L'âge moyen des salariés proches-aidants est de 54 ans, ce qui n'est pas encore l'âge de la retraite », rappelle Alain Villemeur. Les femmes sont surreprésentées, mais les hommes sont également concernés (57 % et 43 %).

Les proches-aidants sont désinvestis au travail : FAUX !

80 % des salariés proches-aidants interrogés par l'Observatoire solidaire de La Mutuelle Générale sur leur implication au travail se donnent une note égale ou supérieure à 7 sur 10 (voire 9 ou 10 pour un tiers d'entre eux). « Pour un proche-aidant, le travail est une échappatoire, en plus d'être - comme pour tout un chacun - un facteur positif l'image de soi, par le sentiment d'appartenance et d'utilité sociétale qu'il procure », analyse Pierre Denis.

Mieux vaut taire sa situation de proche-aidant à son employeur : FAUX !

Horaires souples, télétravail, congé de proche-aidant… 70 % des salariés proches-aidants sont satisfaits des solutions apportées par leur entreprise, selon l'Observatoire solidaire de La Mutuelle Générale. « Se déclarer proche-aidant évite de se voir réprimandé pour des retards répétés, par exemple. Vouloir faire face seul est une erreur », explique Pierre Denis. « Pour faciliter la parole, les entreprises doivent sensibiliser tous leurs salariés. »

Source : L'Observatoire solidaire de La Mutuelle Générale